Mon histoire

Je suis née un beau jour d’été, à la veille des années 2000, premier bébé de mes parents pour lesquels j’apportais une surprise bien particulière. Une naissance sur 2500 au Canada est un enfant fibro-kystique. Dans ma famille, c’est moi. Lors des années suivantes, j’ai gagné deux bébés sœurs et un bref aperçu des nombreux défis qui se présenteraient face à notre petite famille au cours de ma vie.

À l’âge de quatorze ans, j’ai commencé à être suffisamment malade pour être mise sous oxygène, d’abord la nuit seulement, puis toute la journée. À ce moment-là, j’ai dû arrêter l’école pour me concentrer sur ma santé qui se détériorait rapidement. Après une multitude de tests et de longs questionnements, j’ai finalement été mise sur une liste d’attente pour recevoir de nouveaux poumons.

En mars 2015, attachée entre les machines qui mangeaient pour moi et celles qui respiraient plus ou moins à ma place, j’ai été déplacée au sommet de la liste d’urgence de greffe, confirmant ainsi la fragilité de ma jeune vie. Aux soins intensifs de l’hôpital Sainte-Justine, l’espoir côtoyait le désespoir de très près, et l’un comme l’autre menaçait à tout instant de prendre le dessus.

J’ai finalement été appelée en salle opératoire un jour où la réussite de l’opération de la dernière chance a fait de moi la plus jeune greffée bi-pulmonaire au Québec. Depuis, ce record a été égalé, et même dépassé. La remontée a été longue, mais mon rétablissement m’a finalement permis de retourner aux études et retrouver une vie presque normale.

Mine de rien, j’ai vécu une adolescence décalée, ayant à seize et dix-sept ans les premiers contacts avec le monde réel, ceux que la majorité de mon entourage a eu beaucoup plus tôt. Comme toute adolescente qui se respecte, j’ai fait amplement d’erreurs et j’ai énormément souffert, autant d’un point de vue psychologique qu’émotionnel. Mais avant tout, j’ai appris tellement de choses qui me sont désormais essentielles.

Aujourd’hui, j’ai terminé mes études , puis j’y suis retournée, puis j’ai arrêté et puis j’y suis encore. Je me bats toujours contre les fantômes de mes nombreux démons. Dépression, anxiété, troubles alimentaires, je me cherche dans cet univers si complexe. Je ne me retrouve que dans l’écriture où j’arrive enfin à exprimer toutes les nuances de ma large gamme émotive. J’écris pour vivre.

Mon quotidien est donc peuplé de beaucoup de moi. Moi qui prends soin de moi et qui pense à moi. Moi qui songe à ses projets futurs, moi qui écris des mots sur son clavier, moi qui tente de s’inspirer de ce qui l’entoure, moi qui construis des rêves en espérant un jour pouvoir les réaliser. Moi qui tente de trouver moi, et qui, peu à peu, arrive à être fière de ce qu’elle accomplit.

C’est parfois difficile d’avoir à peine vingt-et-un ans et d’être déclarée invalide. Pourtant, c’est ce qui m’arrive et j’apprends encore à l’accepter. Mais plutôt que de me plaindre de ma condition, je préfère profiter du temps que j’ai pour faire ce que j’aime. Je me contente de bonheurs simples que j’aime partager. Alors j’écris. Je m’exprime. Je vis. Et chaque semaine, je tente de te partager un morceau, une miette de moi. Ici. Pour toi.

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N’oublie jamais que je t’aime.

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PS: J’ai publié mon premier livre, mon plus grand rêve, à l’automne dernier. Pour lire une version plus élaborée de mon histoire, tu peux te le procurer juste ici : https://www.leslibraires.ca/livres/differente-marquee-pour-la-vie-odile-lefrancois-9782897753979.html?fbclid=IwAR1wlzHT_OGQObTxJ5a8g9YmfEdLEqZhF-EWeREl6gOkHqw_unzwbq7w6bw